top of page

La Birmaniiiiiiiiie

  • Dianou
  • 26 janv. 2016
  • 11 min de lecture

Après un mois d’absence, nous voici de retour pour vous conter nos (més)-aventures au Myanmar !

Parce que nous avons cumulé les petits soucis de santé (enfin surtout Poulou cette fois-ci !) et que nous n’avons pas pu faire tout ce que nous avions planifié, puisque les connexions birmanes sont encore très capricieuses et que nous avons donc pris beaucoup de retard. De plus notre ordinateur nous joue des tours depuis quelque temps, alors nous avons choisi de ne publier qu’un seul article ! Et pour ceux (surtout « celles » d’ailleurs !) qui pensaient trouver cette journée de travail longue, nous avons de quoi vous distraire un long moment ! Alors, à vos lunettes…

C’est donc jeudi 17 décembre au soir que nous avons atterri à Yangon après un 1er atterrissage à Bangkok sur 2 roues (très sport !) et une journée entière à attendre notre second vol.

De ce fait, nous avons dû patienter jusqu’au lendemain pour partir à la découverte de ce nouveau pays et de ses habitants. Et déjà quelques interrogations émergent en nous :

  • Mais quelle est donc cette population qui ressemble à la fois à aucune autre des pays visités jusqu’alors, et en même temps à toutes réunies (type sri lankais, chinois, vietnamiens, …) ?

  • Ces hommes et femmes qui portent une sorte de sarong ou qui mâchent à longueur de journée de la noix de bétel enroulée dans une feuille enduite de chaux, comme au Sri Lanka ? Noix qui d’ailleurs leur procure les dents toutes rouges, les stimulerait et dont les crachats marquent le sol d’une façon si particulière qu’à première vue on penserait à une scène de crime toute fraîche ?

  • Quelle est donc cette population dont les femmes et les enfants essentiellement (mais aussi quelques hommes), s’enduisent le visage de « thanaka », cette écorce d’arbre qui, mélangée à de l’eau protègerait du soleil et des imperfections ?

  • Quelle est cette population qui conduit à droite avec un volant à… droite ( !) car un beau jour le gouvernement a décrété qu’il ne fallait plus conduire à gauche ?! Cette population qui met son clignotant à gauche pour signifier à la voiture derrière qu’elle peut le doubler (par la gauche donc…), ce qui nous a fait serrer les fesses plusieurs fois avant d’en comprendre le sens ! S’ils s’exécutent ainsi en France à chaque clignotant à gauche, ils risquent d’avoir quelques petits problèmes…

  • Quel est donc ce pays où l’on mange des sortes de curry qui pour beaucoup baignent dans l’huile ? qui vous offre une soupe avec chaque plat commandé ainsi que du thé vert gratuit à volonté ? qui n’affiche pas tout le temps les prix sur les menus ? Qui sont ces birmans qui boivent leur thé au lait concentré bien sucré (de part l’influence anglaise certainement) et qui appellent la serveuse d’un « smack smack » (entendez par-là le bruit d’un bisou !) ?

  • Qui sont ces gens qui sont en train de vivre un tournant important dans l’histoire de leur pays grâce à la toute nouvelle élection de Aung San Suu Kyi envers qui ils portent tant d’espoir ?

Après s’être enquis de quelques mots de vocabulaire de base, nous partons découvrir la capitale :

la pagode Botahtaung :

La magnifique et imposante pagode Shwedagon, haute de 98 mètres et entièrement recouverte de plaques d’or. Nous avons la chance de la visiter au coucher du soleil, heure à laquelle il reste peu de touristes mais où de nombreux fidèles viennent prier. L’ambiance y est merveilleusement agréable…

Le lendemain, nous passons l’après-midi à nous promener autour du lac Kandawgyi qui n’a rien d’exceptionnel mais où l’on peut croiser de nombreux moines et nonnes :

Puis nous prenons un bus de nuit afin de rejoindre « Bagan-la-magnifique » ! Celui-ci nous dépose à 4h du matin après une nuit qui ne fut bien sûr pas des plus reposantes ! Mais quitte à être debout à cette heure-ci, autant en profiter pour louer un scooter électrique et aller se poster sur l’un des nombreux temples que nous gravissons pieds nus (lieu de culte birman oblige) dans le noir total. Et là, nous ne pouvons vous décrire la magie qui opère lorsque le jour se lève petit à petit et que l’on découvre le somptueux décor qui nous entoure : toutes ces pagodes apparaissent une à une et ce, à perte de vue… Ajoutez à cela, un lâcher d’une vingtaine de montgolfières sur un fond de lever de soleil sans l’ombre d’un nuage et vous avez une petite idée du fabuleux spectacle auquel nous avons assisté. Il nous faut juste faire abstraction des milliers de photos prises à la seconde par nos voisins entassés là avec leurs trépieds et objectifs de compét’ !

Puis nous enchainons notre balade à la découverte de multiples temples et pagodes qui font la renommée de ce site (un petit aperçu ci-dessous, et bien plus dans les albums !). Nous assistons à 2 couchers de soleil avec toujours beaucoup de monde pour l’occasion !

Bon comme vous le savez, entre temps la fatigue se faisant sentir, nous faisons une belle pirouette dans le sable en scooter ce qui vaut à Guillaume de grosses douleurs à la marche pendant quelques jours et qui nous contraint à nous reposer.

Et pour ce faire, nous partons donc pour Mandalay, ville que nous trouvons sans charme aucun pour ce que nous en avons vu (c’est-à-dire dans un rayon de 500m à la ronde, juste de quoi trouver à manger!).

Rien de bien folichon à vous raconter donc, le mot d’ordre c’est repos-repos-TV5monde et repos ! C’est ici que nous passons Noël comme 2 éclopés et non sans un petit pincement au cœur car c’est clairement la ville la plus austère du pays à nos yeux mais nous sommes ensemble et c’est tout ce qui compte ! Nous ne pouvons nous empêcher de penser à vous qui mangez du foie gras et autres folies gustatives introuvables ici, bande de petits coquins ! Nous avons pourtant essayé de partir à la recherche d’un petit paquet de Ferrero avant de battre en retraite !

Une fois le Poulou de nouveau apte à la marche nous rejoignons Hsipaw, charmant petit village Shan aux sourires ravageurs. Ne poussons pas mémé dans les orties non plus : Poulou ne se sent pas encore capable de se lancer dans un trek alors nous nous baladons dans la campagne alentour à pieds et à vélo, à son rythme : « Little bagan », cascade de Nam Tuk, village de Namou, fabrique de nouilles de riz locales…

C’est ici même, dans un coin paumé du Myanmar avouons-le, que je retrouve Matthieu L. qui était dans ma classe au lycée et perdu de vue depuis !!! 10 ans plus tard, au beau milieu de nulle part… SO CRAZY ! C’est d’ailleurs en sa compagnie et celle de son amie que nous prenons le train local (qui roule à 30 Km/h maximum et surtout qui secoue terriblement malgré son impressionnante vitesse !) afin de retourner sur Mandalay. Nous passons sur le viaduc de Gokteik qui, à sa construction, fut un des plus grands ponts ferroviaires du monde :

Escale à Mandalay donc, afin de pouvoir voir le fameux pont d’U Bein, raté à l’aller ! C’est d’ici que nous assistons à un superbe coucher de soleil derrière celui-ci :

Bon, sachez que nous avons bien retenu la leçon : « Ok, nous allons arrêter de conduire un scooter pour le moment… ». Nous avons préféré jouer la « sécurité » en acceptant les services d’un homme qui nous accoste sur le bord de la route : et nous voilà partis à 3 sur la bécane de Monsieur qui présente un fort strabisme !! Et ce, avec 2 casques pour 3 : Poulou se sacrifie tandis que celui-ci me va comme un gant, à la façon « Louis de Funès dans la grande vadrouille » !

Enfin, son strabisme ne l’aura pas empêché de perdre le nord et il essayera bien de nous la faire à l’envers au moment de payer en gonflant le prix pour l’ « attente » mais la réceptionniste de l’hôtel volera à notre secours !

Le 31 décembre nous prenons la route pour Kalaw, petite ville sans grand charme mais point de départ de nombreux treks (notamment celui qui permet de relier le lac Inlé). C’est ici que nous passons le « réveillon » mais impossible de trouver The place to be pour festoyer un peu, alors nous regagnons notre lit à 22h avec une petite série (merci Vaness’ pour tes conseils d’experte !).

Le lendemain, nous nous faisons une jolie petite journée trek, seuls, et avons la chance d’être conviés à manger au bord de la route, par des locaux. Nous voilà donc assis sur une briquette entre 2 maisons en bambou avec les locaux. Et il n’est pas question de payer : il s’agit d’une cérémonie pour l’ouverture d’un magasin, alors nous glissons un petit billet à l’heureux nouveau commerçant (pour le remercier de ces bonnes boulettes de poulet, qui devaient surement être frelatées…) !

C’est ici qu’une vieille femme Pa-O nous propose de la suive chez elle : après un petit quart d’heure de marche nous voici arrivés ! Son mari et elle nous reçoivent comme des rois et nous proposent de dormir chez eux ce soir. Malheureusement (ou heureusement pour Guillaume qui nous déclenchera une bonne gastro au retour : merci les boulettes !...), nous devons regagner Kalaw avant la nuit. Nous les quittons donc avec la ferme intention de revenir, ce que nous ne ferons pas car la gastro nous contraindra à nous immobiliser encore quelques jours !

Poulou de nouveau sur pieds, nous partons pour un trek de 3 jours en compagnie de Nanka une jeune birmane de 22 ans. Nous ne souhaitons pas faire le fameux trek qui rejoint le lac Inlé car c’est le plus connu et le plus touristique forcément ! Nous préférons partir 3jours/2nuits dans la campagne environnante de Kalaw. Et quel bon choix : nous ne croisons quasiment personne durant ces 3 jours et traversons des paysages magnifiques (rizières, champs de piments, d’ail, de thé, de gingembre, et surtout des scènes de vie magnifiques !). A chaque repas, nous nous arrêtons manger dans une famille et le soir nous dormons chez l’habitant ! Une superbe expérience (juste un peu frisquette le soir où nous empilions 5 grosses couvertures si bien que nous ne pouvions plus bouger !!) pour notre tout premier trek !

Ensuite, nous reprenons le train en direction du lac Inlé. Le maitre mot : ne pas être pressés ! Ici, nous passons la première journée à pédaler quelques 70Km au milieu des très jolis paysages montagneux aux abords du lac, mais sans jamais vraiment apercevoir celui-ci !

Le deuxième jour, nous avons tout de même envie de voir à quoi ressemble ce fameux lac et nous nous laissons prendre au jeu des pirogues à touristes. Nous négocions toutefois de ne pas nous faire déposer dans la maison où sont parquées des femmes girafes (sorte de zoo humain…) et d’éviter les faux pêcheurs sur un pied qui prennent la pose pour les touristes avec leur panier à la main, alors qu’il n’est plus question aujourd’hui de pêcher de la sorte !

Nous visitons donc le marché local d’Inn Dein (avec sa partie pour touristes bien sûr !), les villages sur pilotis et jardins (de tomates) flottants, la pagode Phaung Oaw Oo, le monastère Nga Hpe Chaung ainsi que des boutiques pour touristes dans lesquelles nous dépose notre pilote.

Vous l’aurez compris, le lac Inlé c’est super touristique et nous ce n’est pas trop notre truc mais nous sommes contents de l’avoir fait pour les paysages ! Ça nous aura aussi permis de nous faire des petits plaisirs culinaires à la mode européenne car soyons honnêtes, la cuisine birmane n’est pas bien fofolle et surtout bien grasse !

Enfin, pour notre dernière destination avant de rejoindre Yangon pour reprendre l’avion, nous avons rejoint la petite ville de Loikaw capitale de l’état Kayan. Nous avons d’ailleurs fait la connaissance d’un couple belgo-américain qui a tout vendu pour vivre sur les routes tout en continuant à publier grâce à son métier de photo-journaliste.

C’est dans cette région que subsistent les derniers villages de femmes Padaungs plus connues sous le nom de « femmes girafes » ou « femmes au long cou », longuement chassées vers la Thaïlande par le gouvernement. Après avoir raté les femmes Chin (dites « femmes araignées » car elles ont le visage entièrement tatoué), nous avions tout de même envie de rencontrer ces femmes Padaungs mais pas en mode « bêtes de foire »… Nous avons donc loué les services d’un guide local – j’ai nommé Brice de Nice version birmane (tenue hippie, cheveux au carré décolorés, colliers avec « une vraie dent de requin blanc faite en résine », tatouages malabar dorés…) – afin d’aller à la rencontre de ces dernières.

Quel est notre verdict avec du recul ? Que nous n’aurions pas dû… ? Alors effectivement, nous n’avons croisé aucun touriste et ça c’était super, d’avoir vu ces femmes aussi et de manger de façon improvisée chez l’une d’entre elle également, mais pas la façon dont la journée s’est déroulée… Expliquons-nous : « Brice » donc, nous a baladé de maisons en maisons, de villages en villages pour saluer ses copines Padaungs et pour nous proposer chaque fois de prendre des photos contre quoi, il leur donnait un paquet de lessive en partant. Et c’est là que le problème commence à se poser, car les plus jeunes qui se mettent à porter ces anneaux très lourds (jusqu’à 4Kg !) ont vite compris le système ! En effet, dans le dernier village traversé, toutes les petites filles sont venues « jouer » devant la maison dans laquelle nous étions et en partant, « Brice » nous a donné les paquets de lessive à leur remettre mais « seulement à celles qui ont des anneaux »… D’ailleurs une fois les sachets distribués, il n’y a plus personne, toutes les petites filles se volatilisent ! Et là, nous avons pris conscience de ce que vont devenir ces villages dans quelques années avec le tourisme : un zoo humain ! Il y a déjà, malgré le peu de touristes actuels, des petits gargotes avec de l’artisanat Padaung à vendre dans les villages… Alors oui, quittes à y être et à avoir payé le prix pour cette journée, nous les avons prises ces photos mais le principe nous a terriblement dérangé et finalement nous ne sommes pas bien fiers ni ravis d’y être allé... Quant à « Brice » bon, il n’est pas méchant mais à part faire le pique-assiette de maison en maison et se siffler un pot de vin local ou d’alcool de riz sur chaque pas de porte, nous l’avons trouvé moyennement agréable…

Le lendemain, nous nous baladons par nous-même à vélo où nous croisons d’autres femmes « girafes » dans un village plus proche de Loikaw, donc où doivent se rendre des groupes de touristes puisqu’il y a des stands pour s’habiller comme ces femmes et prendre des photos ! Puis, après être montés au temple qui domine la ville et fait un petit tour autour du lac où nous mangeons, nous reprenons notre bus de nuit en direction de Yangon.

Nous y faisons la connaissance de… R.I.T.A, une birmane de Loikaw qui se rend à Yangon et d’une gentillesse extrême!!! La nuit est courte et très fraîche (l’Asie et sa clim’ à outrance dans les transports oblige !) et nous voici arrivés à 5h du matin à la gare routière ! Le temps de rejoindre notre hostel et la journée peut commencer, ou plutôt s’éterniser jusqu’à l’heure tant attendue du dodo ! Dodo qui sera court car demain, réveil à 4h30 pour reprendre l’avion en direction de notre dernier pays asiatique : le Thaïlande !

Le bilan de ce 8ième pays asiatique traversé est plus que positif malgré nos quelques petites tuiles, je dirais même plus qu’il s’agit d’un de nos gros coups de cœur avec le Laos. La principale raison ? Ses habitants, ADORABLES, souriants, toujours prêts à aider et tellement attachants… C’est d’eux dont nous nous souviendrons le plus et dont nous espérons que le tourisme en constante explosion ne viendra trop pervertir leur gentillesse/honnêteté/naturel/…. Comme dans chaque pays traversé, nous avons eu le droit à plusieurs reprises à la fameuse question « êtes frère et sœur ? », c’est drôle !

Bagan, aussi touristique soit-elle est aussi un magnifique souvenir, ainsi que les petits villages reculés tels que Hsipaw où nous avons pédalé au grand air et à notre guise.

Certes, l’hébergement coûte cher pour ce qu’il est, comparé à ses voisins d’Asie du sud-est, mais ceci est très certainement dû au fait que l’offre ne peut encore répondre à la demande accrue du tourisme en plein boom. Mais vu comme ils construisent, tout cela ne devrait pas tarder à n’être qu’un lointain souvenir !

Bien entendu, ils ont encore des progrès à faire et notamment en matière de santé. Combien de fois avons-nous emprunté des routes qu’ils refont par morceaux de 10cm, dans un mélange de fumée noire et tellement toxique qu’ils respirent toute la journée ? Nous ne leur donnons pas 30 ans d’espérance de vie à ce rythme-là…

Nous sommes le 13 janvier au soir et pour ma part, je n’ai pas encore quitté ce pays que j’aimerais déjà y revenir pour revivre ces moments magiques dans d’autres villages encore à l’abri du tourisme mais je sais qu’il sera trop tard car tout se développe tellement vite…

A très vite, Myanmar, pays aux milliers de pagodes…

En cadeau, la dernière vidéo de la Chine (en retard ?...)

Actuellement, après 2 semaines dans le nord de la Thaïlande, direction le sud et ses îles, et nous devrions décoller le 12/02 pour l’Amérique du sud.

Bisous

 
 
 

Comentários


Tout tout tout...
bottom of page