Le Machu Picchu, une nouvelle merveille du monde qui se mérite… ou pas !
- Dianou
- 29 mai 2016
- 11 min de lecture
Jeudi 12 mai, suite :
Après notre tour des ruines et du village d’Ollantaytambo, nous cherchons donc à rejoindre le village d’Aguas Calientes, passage obligé pour qui veut visiter le Machu Picchu. Il y a plusieurs façons d’y aller : en train direct, ou bien à pieds depuis Hidroelectrica (ensuite, la route s’arrête !). Nous misons donc sur la seconde option, la moins chère bien entendu, et là encore 2 options s’offrent à nous : prendre un minivan direct pour Hidroelectrica (plus rapide) ou une succession de 3 « bus » locaux (ou tanks…). Evidemment, cette fois-ci nous optons pour la 1ière, encore faut-il trouver des amigos pour diviser le prix du minivan !
Nous nous faisons donc accoster par Pedro qui « cherche » des gens à emmener à Hidro. Il nous annonce le prix : 40 soles, je tente à 30 ! Réponse « Attendez un moment… ». Ok !
Nous patientons donc sur la placette (de Armas !) du village, faisons un petit tour au marché et patientons à nouveau… ravis d’être prêts à partir depuis 9h ! J’en profite pour jeter un œil à Pedro qui, excusez-moi l’expression, n’en glande pas une ! Il est vautré sur une rambarde et n’accoste personne… Aaaah, il me saoule, la journée est loin d’être terminée pour nous et ce n’est pas comme ça que nous allons partir !!! Je tente alors d’accoster un autre chauffeur de van : là, par contre, Pedro déboule et se mêle à la conversation « il faut attendre … » répète-t-il ! Je m’emballe : « Oui mais combien de temps ??? On attend, on attend, on ne fait que ça… » ! Je demande ensuite à un autre chauffeur chargé de touristes : miracle, il se rend à Hidro mais il ne lui reste qu’une place : Guillaume refuse de se faire 5h de bus avec une place pour 2 au plein tarif…
Finalement, on nous indique de descendre à la sortie du village pour prendre un colectivo (le fameux bus local qui met 2 fois plus de temps ! Il est déjà 11h, il va être temps que nous nous mettions en route !). Après une grosse 1/2h, le fameux bus arrive et nous grimpons dedans : il n’y a plus de places assises disponibles alors nous nous retrouvons assis à l’avant en compagnie du chauffeur, du p’tit jeune qui gère les tickets et de « Michel » qui est logé à la même enseigne que nous !! Puis, après un arrêt pour refroidir les pneus, les freins et le moteur au Karcher, le p’tit jeune descend avec son pique-nique au milieu de nul part : il a dû terminer son service et nous quitte !
C’est alors que sur la route de montagne faite à 100% de lacets, le chauffeur se met à piquer du nez, mais bien comme il faut ! Assise à sa droite, je vois ses paupières devenir de plus en plus lourdes et l’angoisse me prend : on va mourir là, maintenant ???
Je lui tapote l’épaule à maintes reprises pour le stimuler. « Je n’ai pas sommeil » me répond-il chaque fois ! Je vois ça !!! Sauf que les jeunes dans le bus derrière ont senti le truc malgré la porte qui nous sépare : ils frappent à celle-ci et me font des signes pour me demander si le chauffeur s’endort : « oui, oui ! ». Ils me font signe de lui faire manger quelque chose, mais celui-ci refuse : inutile, il n’ « a pas sommeil » !
La route est très sinueuse, je nous vois passer par-dessus la rambarde de sécurité et dévaler la vallée à chaque instant ou bien s’encastrer dans un poids lourd qui arrive en face… J’essaye de lui parler, de bouger, de tousser pour le stimuler et le réveiller mais le temps de fermeture des paupières se fait de plus en plus long. Je fais signe à Michel assit à l’avant avec nous de lui parler pour le stimuler, en vain, celui-ci n’est en rien loquace… Même lorsque le chauffeur lui parle, il ne fait que répondre par des onomatopées… Merci pour ton aide Michou !
Puis nous nous arrêtons et le chauffeur lui demande d’ouvrir la porte de la soute… et qui est de retour ? Le p’tit jeune ! Ok, donc il était parti pioncer dans la soute en fait, normal ! Ceci dit, il n’est qu’à moitié réveillé et ne lui fait pas plus la conversation malgré mes supplications… L’enfer, j’ai comme l’impression que tout repose sur moi qui ne sait pas quoi lui raconter pour qu’il évite de tous nous tuer ! Et puis à force de lui tapoter l’épaule il finit par me lancer des regards noirs… ! Bonne ambiance quoi !
Bref, nous finissons par arriver, vivants : Alléluia ! Et bon débarras ! Il m’a tout de même appris qu’en fait il va arriver à destination vers 15h, va dormir jusqu’à 19h et reprendra le trajet retour à 21h jusqu’au petit matin… Tout cela pour un salaire de misère j’imagine, quelle horreur…
Enfin, nous voilà donc débarqués à Santa Maria et depuis le col de la montagne franchit, changement de décor et de climat : place à la chaleur humide et aux bananiers ! De là, au lieu de prendre 2 bus consécutifs, nous trouvons un gros suicidaire (avec les taillades qui vont bien sur les avant-bras !) qui se prend pour un pilote de rallye (raté !) qui nous emmène directement jusqu’à Hidroelectrica pour le même prix. Le guide du Routard annonce un trajet de 2h+1h30, il nous emmènera en… 1h30 ! Je ne vous fais pas de dessins sur la conduite sportive! Nous partageons la voiture avec 4 jeunes suisses (dont 2 dans le coffre !) et nous sommes tous aussi blancs les uns que les autres : nous doublons tout le monde sur la route et ne laissons passer personne sur une piste caillouteuse et poussiéreuse, à fond les ballons et ce, à flanc de colline… Normal ! Guillaume se demande encore comment il n’a pas dégoupillé son sandwich ! Pour terminer en beauté, le « pilote » refuse de nous emmener jusqu’au bout et nous largue là, à quelques mètres de l’endroit prévu puis continue jusqu’au bout, seul ! Quel c****** !
Enfin, nous y voilà : Hidroelectrica ou le lieu où ceux qui veulent faire quelques économies marchent le long des rails de chemin de fer menant à Aguas Calientes, inaccessible autrement que par le train. Nous nous mettons donc en route pour 2h de marche (essentiellement à la frontale car malgré notre pilote il commence à se faire tard) sur les rails jusqu’à Aguas Calientes !
Nous arrivons vers 18h30, le temps de se trouver un taudis pour la nuit, consulter la météo pour demain (qui annonce 1 chance sur 2 de pluie jusqu’à 7h), acheter les billets pour le Machu et la montagne du Machu (plus de place pour le WaynaPicchu jusqu’à juillet !), se tomber un pisco sour et manger dans un des nombreux restos à touristes et il est déjà temps pour nous de filer sous la douche et de se coucher dans nos draps qui sentent le moisi: demain, réveil à 4h !
Vendredi 13 mai (et quel vendredi 13 !)
4h du matin, driiiinnnnggg ! C’est l’heure !! Guillaume jette un rapide coup d’œil au ciel, moi à la météo : on voit les étoiles et il n’y a plus de pluie annoncée comme la veille, le top !
En pensant retourner à Cuzco dans la journée, nous déposons les clés de notre charmante chambre et filons jusqu’au pont des Ruines, où la queue faite de personnes qui ne veulent pas payer le bus et arriver avant ceux qui le prennent a déjà pris forme. En tout cas, il y en a un que ça ne dérange pas : mine de rien il remonte la file et va se placer tout au début de celle-ci… ! Jean Connard !
Nous patientons jusqu’à 5h, heure à laquelle le pont ouvre ses portes. Et là, tout le monde trace, frontale en place, et grimpe ces 1 716 marches incas (pas des moindres !). Il y a pas mal de pertes sur la route : moi je souffle comme un bœuf mais pour ma fierté je ne me laisse pas doubler et je maintiens le rythme ! Tiens, revoilà le rigolo qui a doublé tout le monde : il fait moins l’malin dans la montée là !
Nous arrivons en haut à 5h45, après le 1er bus malheureusement ! Mais nous refaisons la queue en attentant l’ouverture du site. Le jour se lève : le ciel étoilé est à présent tout couvert… Mais il va se lever ce brouillard et laisser place au sublime site inca !!
Une fois rentrés, nous allons jeter un œil au pont inca, bof, une planche de bois suspendue dans le vide en soi !

Puis, c’est alors que la pluie commence à tomber… Ah, c’est moins drôle tout de suite…
Puis, nous nous mettons en route pour la montagne du Machu Picchu afin d’avoir une superbe vue sur celui-ci une fois les nuages dissipés ! Il s’agit d’1h30 de grimpette bien raide jusqu’à la montagne la plus haute (3 080 m). Nous dégoulinons bien comme il faut à l’issue de celle-ci, aussi bien à l’intérieur de nos imperméables qu’à l’extérieur avec la flotte qui ne cesse de tomber… Quelle épreuve !
Une fois là-haut, le verdict est sans appel : aucune vue ! Oui, oui : il est bien sensé être quelque part par-là !


Nous patientons 2h en haut en espérant que ça se découvre… Par intermittence, nous apercevons un morceau du Machu Picchu, appareil photo en mains ! Ça a comme une petite dimension mystique dirons-nous pour nous consoler !



D’après le Routard, la « vue sur le site et la vallée est époustouflante… », ravis de le savoir ! Chacun y va de ses réflexions ironiques pour évacuer son dégoût qui l’habite…
La chaleur de l’effort laisse place au froid de l’humidité ambiante… Nous finissons par redescendre, faute de meilleure vue ! Celle-ci est d’ailleurs plus dégagée plus bas :


Une fois de retour en bas, c’est là que nous aurons les meilleurs portraits du Machu Picchu de la journée car le ciel se lève quelque peu: nous nous posons donc avec nos barres de céréales face à celui-ci pour le contempler :


Puis il se remet à pleuvoir pour le reste de l’après-midi… Nous visitons le site en s’abritant sous des cabanes par longues intermittences… Youhouuu, on se régale sous la pluie : les Vamps bonchour-han !!

Nous y faisons d’ailleurs la rencontre d’un couple de français en vacances et nous nous baladons avec eux pour le reste de la journée.


Au terme de celle-ci, je peux balancer mon chapeau qui ressemble davantage à une serpillère à présent !
Sur le retour, je tamponne au moins mon passeport du Machu Picchu ! Un petit souvenir de cette journée !

Au final, nous serons arrivés avant l’ouverture du site et, à une heure près, auront fait la fermeture car jusqu’au bout nous avons espéré voir le soleil ou une once de ciel bleu… Alors, oui, nous les avons eus : une fois en bas, en levant le nez vers le ciel, je vois le soleil qui illumine la colline où se trouve le Machu Picchu…

Sauf que d’en bas nous ne voyons rien du site ! Voilà, voilà… Vendredi 13 ! Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Quelque part, nous le savions avant d’y aller : nous, les pierres, ça ne nous réussit pas des masses ! Quand ce n’est pas la déclaration d’un zona à Angkor, ou l’accident de scooter à Bagan, c’est le temps de m**** au Machu Picchu !!!
Finalement, il fait nuit et nous reprenons une chambre dans notre taudis de la veille (quand on aime on ne compte pas !). On refait péter le Pisco Sour au même endroit que la veille parce qu’on l’a quand même bien mérité (sauf que ce soir ben, il est dégueu !!) et puis après un repas semblable à celui de la veille et une bonne douche, nous rejoignons notre lit qui ne semble être rien d’autre que la niche du chien (oui, oui la veille nous l’avons vu sortir de cette chambre…) !

Vous avez dit « fatigués » ??? Nooonnn, quelle idée !!!
Samedi 14 mai
Ce matin, encore un petit réveil à 4h30 (enfin, à 4h20 car nous sommes réveillés par la bamboula faite par des clients de l’auberge complètement ivres !) et nous prenons la route retour, à la frontale, le long des rails pour Hidroelectrica, après un petit détour par « la boulangerie de Paris » : oh zut hein, nous avons bien mérité un petit pain aux raisins et pain au chocolat ! Après plus de 10 mois et demi !!


C’est que nous finissons par apprécier les petites balades matinales ! Le jour se lève et…devinez- quoi ? Il fait beau, le ciel bleu arrive… D.E.G.O.U.T.E.S !!!
Nous étions là, sur la plus haute montagne (celle tout à droite, même si, sur la photo elle semble plus petite!). Sauf que nous, nous étions dans les nuages et nous ne voyions rien !!! (Je rie Jaune !).

Nous arrivons à la gare 2h plus tard et attendons le train qui arrive d’Aguas Calientes pour trouver des amigos avec qui partager un van direct pour Cuzco… Nous nous faisons même à moitié agressés par certains chauffeurs insistants !
Finalement, nous avons droit au pilote numéro 2, un poil moins suicidaire (bien checker les avant-bras avant !). Le petit côté asiatique « à-3-sur-une-moto-avec-un-chauffeur-qui-louche » nous manquait et le manque de décharge d’adrénaline commençait à se faire ressentir… !
De retour à Santa Maria, nous achetons nos billets de van pour Cuzco qui partira « dans 20 min ». La fille nous agresse aussi à moitié pour que nous la payions vite… Forcément, car il est loin de partir « dans 20 min » mais seulement lorsqu’il sera plein ! Nous patientons donc 1h30 que celui-ci se remplisse en voyant passer quelques bus locaux qui retournent sur Cuzco et semblent nous narguer ! Et devinez quoi ? Nous voyons même passer le même bus, le même chauffeur et le même p’tit jeune qu’à l’aller : plutôt mourir que de remonter avec eux !! Qu’il s’endorme au volant s’il veut mais sans nous cette fois !
Arrivés à Cuzco à l’autre bout de la ville vers 15h, nous regagnons notre auberge d’oigine à pieds en passant par des quartiers bien cracra !!
Une fois à l’auberge, la proprio n’est pas là mais sa fille d’une sixaine d’années qui semble être au courant de notre retour nous donne la clé de la chambre. Une fois dans celle-ci, nous consultons nos messages : surprise ! Elle nous en a envoyé un ce matin disant que finalement elle n’a plus de chambre car quelqu’un est arrivé entre temps et qu’elle l’a accepté……super ! La chance continue !
Nous reprenons donc nos sacs et nous nous mettons à la recherche d’un autre toit et ce pendant looonnngtemps car le moins qu’on puisse dire c’est que nous ne visitons que des trucs glauques et miteux… Mais nous finissons par trouver une chambre, avec une fenêtre, hourra : un peu moins glauque que le reste !
Puis nous errons désespérément à la recherche d’une laverie : nous tournons 3 fois, sans jamais rien trouver… demain est un autre jour !
Pour clôturer cette journée, nous allons manger : nous décidons de retourner à notre resto habituel mais toutes les chaises sont sur les tables et quelqu’un passe la serpillère : ça doit être fermé, changement de programme ! Et au final, en repassant devant après avoir mangé ailleurs, le resto est ouvert ! Il était en fait trop tôt !
Voilà, Voilà, Voilà… 2-3 jours où le sort jeté par la vilaine sorcière-bergère-bolivienne que j’ai photographié à Sorata s’est abattu sur nous !! Mais bon, nous (je !) digérons notre sale temps au Machu Picchu et nous gardons le moral ! Nous passerons 2 nuits à Cuzco pour nous reposer, faire une orgie de fruits et jus de fruits frais, faire quelques achats de souvenirs puis prendre un bus de nuit pour Paracas, sur la côte Pacifique (ben oui, nous devions aller dans la forêt amazonienne mais ils annoncent des orages et de la pluie tous les jours et là, nous avons eu notre dose !).
A très vite !
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