Sucre - Cochabamba - La Paz : 3 villes boliviennes, 4 français
- Dianou
- 28 avr. 2016
- 8 min de lecture
Nous débarquons le 7 avril au petit matin (5h30) à Sucre, après un énième bus de nuit. Là, nous nous séparons de Moritz et partons arpenter les rues de cette jolie petite ville encore endormie, à la recherche de notre auberge. Etant donné l’heure, notre chambre n’est évidemment pas libre alors nous végétons entre le couloir, la salle de bain et la cuisine en attendant de pouvoir y poser nos affaires !
Alors, qu’on se le dise, nous l’avons lu partout : Sucre c’est la ville « repos » de Bolivie où il fait bon se poser quelques jours pour farnienter de places en parcs et dans ses jolies rues d’un blanc éclatant, bordées d’édifices coloniaux. Alors après le rythme soutenu que nous nous sommes « imposé » cette dernière semaine entre les réveils très matinaux à San Pedro de Atacama ainsi que dans lors de notre tour dans le Sud Lipez-Salar d’Uyuni, l’enchaînement direct avec un bus de nuit (et Dieu sait si on y dort bien !) et l’arrivée aux aurores ici, l’idée de se reposer un peu nous convient bien ! Et puis, il faut dire que nous avons eu de la pluie tous les après-midi donc le farniente à l’auberge s’y prêtait plutôt bien !
Sucre, c’est aussi la capitale constitutionnelle du pays mais elle a su garder son calme contrairement à La Paz (qui n’en est pas moins la capitale de fait et qui abrite la siège du gouvernement), qui grouille à toute heure du jour et de la nuit.
La première chose que nous faisons en mettant le nez dehors, c’est aller changer le reste de nos pesos argentins (autant nous avons bien géré le reste de nos pesos chiliens, autant nous avons quelques restes argentins !). Et là, de suite, nous réalisons que la mise en garde qui nous avait été faite par plusieurs personnes au sujet de l’amabilité des boliviens semble se confirmer : je demande le prix du change, la femme me l’indique. Nous sortons réfléchir, puis nous revenons pour faire l’échange et là, le taux a augmenté ! « Mais, vous nous avez dit moins tout à l’heure ? ». Non, ce n’est pas négociable, c’est ce prix-là à présent, répond-elle d’un ton très froid sans à peine nous regarder… Bon, ça va être sympa ces quelques semaines en Bolivie s’ils sont tous ainsi… Nous allons peut-être vite passer au Pérou à ce rythme-là !
Bref, au final nous verrons des gens plus agréables mais dans l’ensemble il faut avouer que ce n’est pas un peuple hyper chaleureux…
Alors, comment vous résumer nos 4 jours sur Sucre ?
Se reposer, bien sûr, dans notre auberge mais aussi dans l’agréable parc Bolivar, la Plaza de la Libertad et la Plaza 25 de Mayo où flânent les locaux :


Voir une multitude de jolies églises au détour des rues et visiter celle de San Feri dont le panorama sur la ville, depuis le toit, vaut son pesant de cacahuètes :



Flâner dans l’adorable quartier de la Recoleta qui surplombe magnifiquement la ville :


Se régaler tous les midis dans les comedores (comprenez petits boui-boui pas chers où se pressent les locaux) du mercado central ainsi que des jus de fruits frais (car Sucre jouit d’un climat beaucoup plus doux que l’Altiplano). Enfin, je dis cela car il y avait de la truite, sinon on ne peut pas dire que la nourriture bolivienne soit un régal ! Poulet-riz-patate !


Grand moment dans le voyage de Poulou : son second passage chez le coiffeur !! Et celui-ci commençait à être très attendu !!




Aller le dimanche au marché de Tarabuco où les indiens yamparas et tarabucos descendent des villages environnants pour y vendre leurs tissus et artisanats:


Retrouver Anne-So et Sylvin (2 français que nous avions rencontrés dans notre auberge à Humahuaca car ils y travaillaient momentanément comme volontaires) pour passer un samedi soir comme il se doit (avec la dégaine Jean-Jean en sus !). Le problème c’est qu’en 9 mois et demi, nous avons perdu l’ « habitude » de boire, et que la journée à Tarabuco le lendemain fut trèèèès compliquée !! [Ceci est un message subliminal à l’attention des personnes qui voudront faire la fête à notre retour : siouplé, soyez indulgents !!].
C’est d’ailleurs à partir de ce moment-là que nous avons passé une semaine entière en leur compagnie ! En effet, au terme de ces 4 jours, nous prenons ensemble un bus de nuit en direction de Cochabamba. Le chargement des backpacks est assez épique : une personne à l’étage supérieur fait descendre subitement les sacs sur le quai via une corde et un crochet… Attention la tête si vous passez au mauvais moment ou aux yeux lorsque le dit-crochet remonte vide… !!
Le bus marque une pause en pleine nuit au beau milieu de nulle part… Pendant que certains en profitent pour manger quelque chose, le chauffeur répare je-ne-sais-quoi avec un morceau de chambre à air et un automobiliste complètement saoul s’arrête boire une bière que le patron lui sert (normal !). C’est donc peu rassuré que nous reprenons notre route de nuit !
Il est 4h40 lorsque nous arrivons sains et saufs à Cochabamba. Nous décidons alors de patienter sur la place principale en attendant que le jour se lève pour partir à l’assaut d’un hébergement ! Et c’est en se promenant dans la rue que nous nous faisons interpellés par la propriétaire d’un hôtel : nous faisons donc marcher le fait que nous sommes 4 pour négocier le prix de 2 chambres « matrimoniales » avec salle de bain personnelle (grand luxe !) pour un prix plus que raisonnable. Oui, le terme « matrimoniale » fait rêver mais il s’agit seulement d’une chambre avec un lit double ! Et en plus, vous savez quoi ? Ils ont même du beurre salé pour le petit déjeuner !!!! Aaaah, ma chère Bretagne… !
Une fois reposés, nous prenons le téléphérique pour grimper au Cristo San Cristobal qui surplombe la ville de son étreinte protectrice. Il s’agit du Christ le plus grand du monde (plus haut encore que celui de Rio et de Lisbonne!) : 33 m de hauteur (un par année de vie du Christ) ajouté aux 2500m d’altitude:

De là-haut, nous avons une jolie vue sur la ville :

Puis nous redescendons à pieds en espérant ne pas tomber sur des jeunes enfants abandonnés qui, d’après ce que nous avons pu lire, agressent les touristes sur le chemin ! Ouf, nous n’avons croisé personne !
Il est 15h et c’est maintenant l’heure de se trouver un petit restaurant qui diffuse le match pour les hommes et pour casser la croûte !
Le lendemain, comme souvent à Cochabamba, la ville est paralysée par un mouvement de grève. Les bus, si canons soient-ils, sont en travers des grandes avenues et il n’y a de ce fait aucune circulation.

C’est malheureusement le jour que nous avons prévu pour nous rendre au marché de las Conchas, le plus grand marché d’Amérique du Sud. Du coup, il y a peu de stands d’ouvert et nous nous ravisons après avoir trouvé un boui-boui qui nous a servi une soupe de cacahuètes hyper ragoutante (quand je vous dis que l’on se régale ici !! Cochabamba est même réputée pour la qualité de sa cuisine, nous avons dû passer à côté… !) :

Même topo pour le couvent Santa Tereza : le guide ne répond pas aujourd’hui ! Pas de bol décidemment ! Tant pis, nous repasserons demain avant notre bus !
C’est donc au lendemain que nous reportons ces activités : je profite du tour à l’énorme marché de las Conchas pour y racheter 2 T-shirt ! Wouaou, c’est jour de fête !! Mais en ce qui concerne la visite du couvent des carmélites, nous faisons demi-tour car au moment de payer, la femme nous dit qu’il y a des travaux et que nous ne pouvons pas tout visiter… D’après Anne-So, il y a l’équivalent à Arequipa au Pérou alors nous visiterons celui-ci !
Et le soir, nous prenons un autre bus de nuit pour La Paz cette fois-ci ! Nous avons compris qu’en se pointant au dernier moment pour prendre un bus, le prix pouvait être divisé par 4 alors nous débarquons vers 21h30 à la gare routière et nous en tirons effectivement pour une bouchée de pain ! L’arrivée dans la gare aurait d’ailleurs été à filmer : tout le monde se rue sur nous, nous proposant un prix que nous pouvons négocier, et je t’attrape par le bras et te fais des caresses, et Michel qui me fait « toctoc » sur l’épaule pour me montrer la photo de son bus qui pourrait m’emmener à destination « waouh, oui il est très beau ton bus, félicitations ! » et tout cela dans un brouhaha innommable ! Expérience très folklo !!
Et c’est aux alentours 6h15 que nous arrivons à destination ! Nous nous mettons en route pour une auberge repérée sur de nombreux sites et guides : il se trouve qu’elle n’est effectivement pas chère et bien placée mais bien décrépie et les sanitaires plutôt cracra ! Tant pis, ça fera l’affaire pour économiser quelques deniers !

Après une courte sieste, nous voici tous les 4 d’attaque pour visiter les alentours : la rue Sagarnaga, connue des touristes pour son artisanat et ses boutiques de ponchos :

ainsi que le marché des sorcières où s’étalent toutes les potions magiques inimaginables pour soigner les maux les plus divers (herbes, fœtus de lama destinés à être enterrés sous la nouvelle maison pour garantir sa protection, pierres, diseurs de bonne aventure,…) :



Puis direction la place San Francisco où trône une église du même nom :

Puis la jolie place Murillo avec tous ses pigeons, où se dressent le palais présidentiel, le Congrès et la cathédrale :


Enfin, nous crachons nos poumons pour grimper au mirador Killi Killi, qui jouit d’une vue imprenable sur la ville. La Paz, la « capitale » la plus haute du monde qui s’étage entre 3200 et 4000m !


Et redescendons par la jolie rue Jaen aux façades colorées, située dans ce qu’il reste du quartier colonial :

Le lendemain, nous faisons un petit tour jusqu’au parc Monticulo puis dans le quartier un peu plus moderne de Sopocachi.
Enfin dimanche, pour notre dernier jour : il pleut des cordes toute la journée avec orages et tout le bazar ! Dommage, c’est le jour du marché d’El Alto, ville/banlieue tout en haut de La Paz. Malheureusement, nos amis sont tous les 2 patraques aujourd’hui, alors nous partons tous les 2 prendre le funiculaire qui nous mène jusqu’en-haut via un joli trajet survolant toute la ville et l’immense cimetière :


Le marché est destiné aux locaux et n’a rien de touristique mais a son petit côté cocasse tout de même ! C’est un joyeux bordel où tout se vend: stands de pièces détachées de voiture (jusqu’aux phares cassés !), comedores presque à même le sol (!), circuits électroniques, gelatines fluo surmontées de crème,…


Admettons tout de même que nous avons une bien jolie vue sur la ville malgré le temps maussade :

Finalement, nous ne nous éternisons pas trop : nous commençons à être trempés comme des soupes et il ne fait pas bien chaud sur les hauteurs ! Tant pis pour le combat de lutte des chulitas, ces catcheuses en jupons traditionnels et grandes nattes qui font partie du folklore bolivien, nous n’avons pas le courage de patienter quelques heures ainsi !
Lorsque nous rentrons, Anne-So et Sylvin un chouillat requinqués, sont partis voir ces fameux combats ! Un peu longuet je crois mais c’était amusant à voir selon eux ! Et quand tout commence si mal dans une journée, le reste suit : ils ont été victimes de plusieurs tentatives de vol sur le marché mais ont sût se méfier et ne se sont finalement rien fait dérobé.
Enfin, pour notre dernière soirée ensemble et après cette bonne journée « loose », rien de tel qu’un délicieux petit resto mexicain attenant à notre hostel :

Il est maintenant l’heure de se dire au revoir : demain, tandis qu’ils prolongent d’une journée à La Paz, nous prendrons la route pour le magnifique parc national de Sajama (envie d’un retour au calme et dans la nature après ces quelques semaines passées dans les villes !).
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