De Valparaiso à Vicuña
- Dianou
- 3 avr. 2016
- 5 min de lecture
Après une n-ième nuit dans le bus (quand on aime, on ne compte pas ?!), nous voici donc débarqués à l’aube du mercredi 8 mars à Valparaiso (ou « Valpo » pour les locaux !), ville qui séduit tant de français qu’ils décident même de s’y installer ! Et le côté artistique de la ville ne doit pas y être pour rien! En effet, « jadis », les pêcheurs récupéraient le reste de peinture de leurs bateaux pour protéger leurs maisons faites en taule. Résultat : une ville très colorée où de nombreux artistes de rue s’adonnent à leur passion : la peinture (ou le tag).
Nous sommes donc restés 3 jours dans la ville aux 45 collines (ou « cerro »), même si pour nous 2 jours auraient suffi. Il faut avouer que nous ne sommes pas tombés sur l’auberge de nos rêves : un logement chez l’habitante, sale, où tout ce que l’on touche pègue et qui a le malheur d’avoir des chiens qui puent et qui perdent leurs poils…
Enfin soit, 3 jours où nous avons déambulé dans les charmants quartiers du Cerro Concepcion et du Cerro Alegre, à la recherche de dessins tous plus jolis les uns que les autres (et si cet aperçu vous laisse sur votre faim, rendez-vous dans les albums !) :





Dans le cerro Bellavista :


Dans le cerro Cartel, si peu entretenu, la place Sotomayor :


mais également dans le « musée à ciel ouvert » et la rue Alemania offrant de jolies points de vue sur la ville :

Et nous nous sommes également fait un petit plaisir à base de bière artisanale et de burger (dont le pain est fait à partir de bière) : une tuerie !

Finalement, au terme de ces 3 jours, nous n’avons pas été séduits comme beaucoup d’autres le sont bien que nous ayons apprécié nous promener dans les jolis quartiers du Cerro Concepcion et du Cerro Alegre mais pour ce qui est du reste de la ville, nous l’avons trouvée très sale et mal entretenue (odeurs de pipi, crottes de chiens partout, maisons qui tombent en ruines ressemblant davantage à des squats,…).
En revanche, après une bonne journée de bus qui nous fait remonter encore un peu plus le Chili, nous avons trouvés notre petit paradis : bienvenus à Vicuña, véritable havre de paix. Du calme enfin, après ces auberges de backpackers-trekkeurs à la mentalité un peu particulière, après la grande ville qu’est Valparaiso…
Vicuña, ce n’est pas tellement un lieu pour les hyper-actifs mais plutôt pour ceux qui ont besoin de se relaxer quelques jours… C’est également ici que sont implantés quelques-uns des plus importants observatoires mondiaux. Et lorsqu’à la nuit tombée, nous levons les yeux au ciel, nous comprenons pourquoi : le ciel est d’une pureté inégalée. Il paraît que des phénomènes paranormaux se produisent dans la région également (OVNI, …) mais nous sommes navrés de vous décevoir : non, non nous n’avons rien vu de tel ! Certains habitants semblent cependant venir d’une autre planète : ils ont ce regard puissant et vague à la fois qui donne l’impression qu’ils voient autre chose à travers nous… Etrange sensation !
Nous posons donc nos backpacks dans l’un des hostels de cette charmante petite localité : « Hostel Chez Michel », nom qui colle très bien avec notre voyage puisque nous surnommons tout le monde « Michel » depuis notre départ ! Pourquoi ? Bonne question… Dès le premier soir, nous sommes rapidement intégrés au sein de l’équipe : comme tous les vendredis soirs, Claudio s’occupe du BBQ (« asado ») d’une main de maître avec certaines petites habitudes bien à lui (papier journal sur la viande qui grille pour ne pas qu’elle prenne froid, découpe de celle-ci dans une marmite posée sur la grille toujours pour cette même raison…). Lors de cette agréable soirée passée dans l’adorable petit jardin de l’auberge, nous faisons la connaissance de Rodrigo, Jessy une française ainsi que du propriétaire des lieux avec lequel je ne manque pas de faire ma boulette : « Ah, donc c’est vous le fameux Michel ?! ». Un froid est alors jeté jusqu’à ce qu’on me répète (pour la seconde fois à priori mais j’ai dû zapper cette information !) : « Non, Michel est mort… ». Voilà, voilà, paix à son âme.
Et sinon, qu’avons-nous fait à Vicuña ? Ben, nous en avons profité pour réserver une séance d’observation du soleil, assez succincte et surtout pas évidente à comprendre en espagnole !

mais aussi, bien entendu, une séance d’observation des étoiles avec un astrophysicien français installé ici depuis de nombreuses années. Et là, ce fut grandiose : nous avons pu observer la lune (top !!), une nébuleuse (où sont créées les étoiles), une étoile morte, les nuages de Magellan (autre galaxie), une Super nova (étoile en train d’exploser), la galaxie sombrero à des années lumières, des amas d’étoiles… tout cela avec des explications simplifiées en français : une soirée que nous ne sommes pas prêts d’oublier !

Nous avons aussi eu droit à notre première secousse sismique pas très violente mais assez pour nous demander « heuuu, c’était quoi ça ? C’est toi qui as bougé la table ??!! », et à l’une des rares journées pluie de l’année (il n’y en aurait que 3 par an selon « Michel »). J’aurai également gouté à mes premières empanadas frites (ou « comment transpirer de l’huile toute la nuit » !). Enfin, nous aurons fait une petite balade qui nous aura fait prendre de la hauteur jusqu’à un mirador, où la vue sur la vallée autour est magnifique :


Voilà, il est temps pour nous de partir car la semaine sainte approche et les gens étant de fervents catholiques ici, nous souhaitons rejoindre Salta (en Argentine) avant pour qu’il nous reste encore de la place dans les auberges sans que les prix s’envolent !
C’est donc à reculons que nous quittons cette adorable petite bourgade où nous aurions tellement aimé rester quelques jours supplémentaires… Non pas qu’il y ait des tonnes de choses à faire (même si nous regrettons de ne pas avoir eu le temps d’aller visiter l’usine de Pisco à 2 pas d’ici, leur alcool local avec lequel ils font de très bons Pisco Sour pour l’apéritif parait-il. Ça aussi, nous regrettons de ne pas l’avoir goûté !) mais juste pour profiter de l’adorable jardin de l’auberge rempli d’arbres fruitiers (grenades, figues, cerises, cactus, pêches,…) et dans lequel nous nous sentions si bien, de la douceur de vivre, de ses habitants adorables, de nos hôtes chez qui nous nous sommes sentis comme en famille, de cet agréable spectacle de vie quotidienne (les vieux messieurs qui se réunissent sur les bancs de la ville pour refaire le monde, l’heure quotidienne de la glace assis dans la voiture ou en déambulant dans la rue, la messe le dimanche en musique bien plus rythmée et gaie que chez nous), ce paysage de montagnes désertiques plein de cactus, ce ciel du pôle sud si pur et si étoilé qu’il en est émouvant, ces bons fruits et légumes dont ils disposent et que nous n’avions pas mangé depuis notre arrivée sur le continent sud-américain (prunes, mangues, avocats,…). C’est dans des lieux comme ceux-ci que nous prenons conscience de la richesse de notre voyage…
Mais il y a malheureusement un gros danger ici : le manque d’eau est bel et bien réel et il se pourrait qu’ils soient en difficulté d’ici quelques années… Il ne pleut quasiment jamais mais nous avons réussi à tomber sur l’un de ces rares après-midi pluvieux !
Nous sommes lundi 14 mars et avons à présent un bus pour San Pedro de Atacama, au nord du Chili afin de redescendre sur Salta, en Argentine ! Puis nous retournerons profiter de la région de San Pedro par la suite (pas très rentable comme histoire mais nous n’avons pas le choix : la cordillère des Andes n’est pas franchissable partout !).
Nous vous donnons RDV très « vite » (tout est relatif !)!




























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