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Argentine, suite et fin : Région de Salta et le nord-ouest andin

  • Dianou
  • 12 avr. 2016
  • 8 min de lecture

Le 15 mars, après avoir emprunté un minivan puis un bus de nuit, nous arrivons comme prévu à San Pedro de Atacama dans le nord du Chili. Courte pause ici (juste le temps de prendre nos billets pour un autre bus qui nous conduira à Salta, en Argentine) mais déjà le contraste est frappant : fini les blonds, châtains, roux… Place aux longs cheveux noirs, yeux noirs en amande et visages tannés par le soleil qui tape fort : bienvenus dans les Andes! Mais passons (nous y reviendrons dans quelques jours) et c’est après un parcours du combattant (qui s’est avéré plus long que prévu !) de plus de 36h de 5 transports différents que nous arrivons, crevés, à « Salta la linda » (comprenez « la belle ») dans le nord-ouest de l’Argentine ! Le passage de douane, situé à 4230 m d’altitude, s’avère difficile pour une première expérience : céphalées, essoufflement, sensation de flotter… Quelle étrange impression !

Notons toutefois que les paysages traversés sont superbes et changent sans cesse :

Une fois reposés donc (dans notre auberge décrépie constituée quasi à l’unanimité de jeunes américains peu agréables !), nous passons une journée sur Salta où nous flânons dans les rues à la découverte de ses nombreuses petites églises et cathédrale toutes plus colorées les unes que les autres :

Nous montons également en-haut du Cerro San Bernardo (la plus haute colline de la ville) à pied bien sûr, le téléphérique c’est bien, mais pour uniquement les photos :

Et nous terminons cette journée par un bon petit resto, où Guillaume déguste une bonne pièce de bœuf tandis que je me découvre (« enfin ! » dirons certains !) un certain goût pour le vin rouge !

Le but de notre retour dans cette partie de l’Argentine, était de nous faire un petit « trip » de la région, dans l’idéal avec une voiture de location, sinon en bus. Le problème de la voiture est qu’il nous fallait trouver des camarades afin de partager celle-ci (et surtout les frais !), partir plusieurs jours avec de parfaits inconnus rencontrés la veille et se mettre d’accord sur un plan d’attaque, ce qui nous a finalement paru un peu compliqué ! Alors nous nous sommes rabattus sur l’option bus (et stop : ben oui, ça commençait à nous manquer !) et nous n’avons pas regretté ! Cela nous a permis de faire le tour à notre rythme (nous sommes finalement restés 17 jours, ce n’était pas du tout prévu !!) en profitant des lieux qui nous plaisaient et des manifestations à l’occasion de la semaine sainte (ou autre !) dans les petits villages…

Le 17 mars, nous prenons donc un bus en direction de Cachi, charmant petit village typique où il fait bon vivre. Sur la route, nous traversons les vallées Calchaquiès dont les paysages sont magnifiques : arbres bien verts sur fond de terre bien rouge, puis cactus cardons à perte de vue… Malheureusement pour nous, nous ne sommes pas du bon côté de la route pour profiter de ces derniers !

Nous avons eu un gros coup de cœur pour Cachi, où nous avons d’ailleurs prolongé notre séjour sur place puisque, sans le savoir, nous nous y sommes retrouvés au moment de la fête patronale en l’honneur de San José. Nous avons donc pu assister aux confirmations religieuses des enfants, des processions, de nombreuses messes, de nombreux chants religieux et folkloriques, à un feu de cactus et à un défilé de gauchos, tout cela sur l’adorable petite place du village pourtant si calme le jour de notre arrivée !

Dans la journée, nous avons fait une jolie randonnée d’une vingtaine de kilomètres dans la jolie vallée alentour, en passant par de petits hameaux typiques :

NDLR : Diane s‘est découvert un don pour l’imitation animalière…

De là, nous pensions tenter notre chance en stop pour rejoindre Molinos, une autre petite bourgade, en profitant du probable retour de ses habitants venus faire la fête ici pour l’occasion. Sauf qu’entre-temps, j’ai quémandé une petite place dans la voiture de location d’un couple de français (Maxence et Nadège) qui va dans la même direction que nous. Super sympa, ils acceptent et nous voilà partis pour Molinos peu de temps avant que ne commence véritablement le défilé (mais les préparatifs auxquels nous assistons nous font tout autant plaisir !) :

Arrivés à Molinos, mignon petit village mais où nous ne voyons quasiment pas âme qui vive, nous faisons un petit tour de celui-ci et décidons finalement de les suivre jusqu’à Cafayate. La route est très « pumpy » mais elle en vaut la peine : la Quebrada de las Flechas (dont les formes insolites peuvent faire penser à des flèches) que nous traversons peu avant d’arriver est splendide !

Nous restons 2 jours entiers à Cafayate. La première journée, nous la passons à nous gratter, dépités, car ça y est la crainte tant redoutée du backpacker a frappé : nous nous sommes fait attaquer par des puces de lit !!! Pour ceux qui ne voient pas de quoi je parle, ce sont des trainées de boutons partout sur le corps qui démangent horriblement et ce pendant 10 jours… (Eh oui Dr M., nous avions été épargnés à Paksé au Laos mais la chance n’opère malheureusement pas à tous les coups !). Une idée du dos de Poulou :

Coté problèmes dermato, nous commençons à être rodés !

Le lendemain, les plaques ont doublées de volume alors on se met en action pour penser à autre chose : nous faisons du stop pour visiter à notre rythme la Quebrada de Cafayate. Et cette fois-ci c’est Simon qui nous embarque, un français qui vit ici depuis 5 ans et qui encadre un groupe de motards comme assistant mécano… Nous faisons donc le voyage avec eux jusqu’à la Garganta del Diablo, le spot le plus loin que nous visions et qui est magnifique :

Puis nous alternons marche et stop pour revenir sur Cafayate, en passant par des paysages splendides :

Le 22 mars, nous re-tentons notre chance en stop et là c’est Guillermo, un argentin qui est en route pour retrouver sa femme et son fils à Salta, qui s’arrête ! Une très belle rencontre même si, au premier abord, je flippe : je comprends en fait qu’il a un œil de verre ce qui lui donne ce regard étrange. Il a l’habitude de prendre des auto-stoppeurs et pour cause, nous ne sommes pas loin des 800ièmes qu’il fait monter dans sa camionnette, et son histoire est touchante : jeune il a parcouru une longue distance en stop avec un routier qui lui a fait découvrir plein de choses si bien qu’au terme de son parcours il voulait le payer mais celui-ci lui a répondu « si tu tiens vraiment à me remercier, fais la même chose demain… ». Depuis ça fait 20 ans qu’il embarque des gens sur son trajet ! Adorable, il nous achète une pâtisserie chacun (nous faisons si pitié que ça ?!) et une fois à Salta nous remercie même de l’avoir accompagné ! C’est le monde à l’envers !

De retour à Salta pour une journée pleine, nous visitons le musée archéologique de haute montagne dont Maxence nous a venté l’intérêt. Celui-ci explique les rites Incas et notamment les sacrifices d’enfants réalisés au sommet des plus hauts sommets des Andes, qu’ils considéraient comme sacrés. Ceux-ci, suite à une cérémonie particulière, étaient parfois enterrés vivants. 3 d’entre eux (âgés de 15, 7 et 6 ans) retrouvés lors de fouilles archéologiques près de 5OO ans après, au sommet du volcan Llullaillaco (deuxième plus haut volcan actif au monde et site archéologique le plus haut du monde) sont d’ailleurs exposés à tour de rôle dans ce musée. La faible pression atmosphérique qui règne à la cime de ce volcan, ainsi que le froid, le manque d’oxygène et la faible quantité de bactéries ont permis de garder les corps quasiment intacts. C’est assez impressionnant mais très intéressant !

Le soir, nous allons manger dans une « peña » tant vantée par les habitants : il s’agit d’un endroit où les gens se retrouvent pour manger (empanadas, « asado ») , boire (bien souvent du bon vin) et écouter de la musique folklorique jouée et chantée par des musiciens locaux. L’ambiance y est très agréable !

Nous en profitons aussi pour retrouver Patricia, sage-femme avec qui j’ai travaillé sur Nîmes et son copain, en voyage en Amérique du sud pour quelques mois !

Le 24, après avoir fait le sud de Salta, nous prenons un bus pour Humahuaca, au nord. Ici, retour des visages typés andins et de l’artisanat qui va avec !

En fin d’après-midi, nous montons au mirador Peñas Blancas, où la lumière de fin de journée éclaire joliment la montagne colorée :

Mais le must ici (et que les guides ne mentionnent pas !), c’est le splendide mirador d’Hornocal. Pour y aller, nous devons remplir un 4x4 avec d’autres touristes et voilà ce que nous avons face à nous, à 4350m d’altitude et après une heure de route caillouteuse à l’arrière du pick-up : « la montagne aux 14 couleurs » (respect à celui qui s’est amusé à les compter !)

Le « mal » d’altitude est d’ailleurs de retour : essoufflement pour remonter le chemin descendu et toujours de bons céphalées mais qu’est-ce-que ça vaut le coup !!

Et puis nous sommes toujours en pleine semaine sainte alors nous avons droit à des processions dans le joli petit village à coup de tambours et de flûte de pan, chemin de croix, entrées de maisons décorées, poteries à l’effigie de Jésus…

Après 2 jours passés ici, nous partons pour Iruya, un petit village situé à 3h de piste offrant de beaux paysages. Fin de la route : à partir d’ici, tout se fait à pieds, à cheval ou à dos de mule !

Le village est tout en hauteur et nous nous trainons difficilement jusqu’au mirador de la Cruz qui offre une jolie vue sur les montagnes colorées qui l’entourent et sur les condors qui tournoient en masse :

Le lendemain nous partons pour San Isidro, tout petit village accessible qu’à pieds donc (en ce qui nous concerne tout du moins, faute de mules et de chevaux !). Autant à l’aller le ciel est tout couvert et donne un côté triste aux paysages, autant au retour le soleil est bien présent et c’est juste… Waouh ! Jugez vous-même :

Aujourd’hui, c’est Pâques, tout le monde est sur son 31 et ça sent bon l’agneau grillé dans tout le village !

De retour à Iruya et après quelques interrogations face aux heures de notre portable et PC, nous comprenons qu’une heure se creuse encore de vous à nous : contrairement à nous, vous venez de changer d’heure et nous avons maintenant 5h de décalage !

Le lendemain, nous reprenons un bus pour Humahuaca pour rejoindre Tilcara : ville bien trop touristique et très frisquette en soirée (vent froid qui souffle fort !) qui ne nous a pas tellement emballés (d’autant que nous avons eu du mal à trouver un logement !). Si nous sommes venus ici c’est pour faire une rando jusqu’à la Garganta del diablo (et oui, encore une !). Le soleil tape très fort, les paysages sont jolis et nous en profitons pour faire quelques photos avec des cactus :

Et enfin, pour notre dernière étape en terre argentine et avant de rejoindre le Chili, nous prenons un bus pour le village de Purmamarca.

Après s’être démenés pour trouver un ticket de bus pour San Pedro de Atacama pour le lendemain, nous posons nos backpacks chez l’habitant et sortons faire une petite promenade autour de la « colline aux 7 couleurs » (oui, ils sont très inventifs sur les noms de leurs collines colorées ici !). Malheureusement, sur les conseils du Lonely Planet, nous y sommes allés juste avant que le soleil se couche pour la voir sous ses meilleurs «attraits» et y faire de jolies photos mais le soleil étant déjà passé derrière certaines collines autour, nous avons de forts contrastes sur nos photos qui ne sont pas au mieux !

C’est donc de bonne heure le lendemain, avant de prendre notre bus pour San Pedro de Atacama, que nous grimpons sur le mirador pour y avoir une très jolie vue :

Voilà, l’Argentine, c’est bel et bien fini ! Nous vous donnons RDV dans le nord du Chili dans (et pour) quelques jours avant de rejoindre le Bolivie !

 
 
 

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Tout tout tout...
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